Astrologie Traditionnelle et Intégrative

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Dans le mythe grec, Proserpine mange la grenade que lui donne Pluton, ce qui scelle définitivement son destin de femme et de Reine des enfers.

Il existe un parallèle avec le mythe de Eve mangeant la pomme.

Dans la Bible, Eve tentée par le Serpent (le Diable) mange la grenade, le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et de ce fait perd l’immortalité, et doit quitter le paradis. Dans la bible il est dit qu’Eve mange le fruit qui se dit “pomum” en latin et qui a été traduit par pomme. En réalité plusieurs sources parlent de grenade, dont le nom latin est malum granatum, d’où le jeu de mots entre malum le fruit et malum le mal. D’ailleurs la pomme se dit malus communis, d’où peut être la confusion.

Proserpine vivait en symbiose avec sa mère Cérès, Pluton vint l’enlever et pour couper définitivement le lien symbiotique avec sa mère, lui fit manger la grenade. En effet qui mange la grenade doit rester dans le monde souterrain.

Eve vivait dans l’Éden paradisiaque et manger la grenade, a entraîné la séparation de cet Éden.

Dans les deux cas, Eve et Proserpine, vivaient dans un état de symbiose paradisiaque et un désir (manger le fruit) les sépare de l’Éden.

Dans le cas du mythe de Proserpine, cette séparation primordiale, suivie de son mariage avec Pluton représente l’acquisition d’une souveraineté nouvelle et l’établissement d’un équilibre entre le monde de l’apparence (la surface de la terre, le conscient) et le monde chthonien (les enfers, l’inconscient).

Comme Proserpine devient Reine, elle acquiert une maturité. Comme elle habite à moitié sous la terre et à moitié à la surface de la terre, elle règne sur les cycles, ce qui renvoie à la nature impermanente des choses, la mort fait partie de la vie, la naissance conduit inéluctablement à la mort.

Manger la grenade c’est accepter de laisser le paradis de l’enfance pour entrer dans le monde adulte, avec la conscience du bien et du mal, le travail, le mariage, la sexualité, l’enfantement pour les femmes et la parentalité.

Il y a la conscience immature de l’enfant qui dépend pour sa survie de la protection de ses parents et la conscience mature de l’adulte qui est souverain sur sa vie.

La dépendance et la souveraineté sont inversement proportionnelles et représentent les deux aspects du mythe de Proserpine et du jardin d’Éden.

En Astrologie Proserpine représente le passage de l’enfance à la maturité, la dépendance à la souveraineté, l’état de victime impuissante au pouvoir personnel.

Proserpine est le nom astrologique que nous avons donné à Haumea (une nano-planète de caractéristiques très similaires à Pluton), elle fut découverte en 2004 et nous l’avons réintégrée tout récemment dans le panthéon astrologique en lui attribuant la maîtrise diurne du Taureau, et nocturne de la Balance (publication dans la revue l’Astrologue, N° 199 et 200, 2017). Plus d’infos ici.

L’émergence de la Proserpine astrologique et de la pandémie mondiale actuelle sont une co-incidence (au sens étymologique).

La crise planétaire du Covid fait émerger et met en lumière le complexe collectif de Proserpine, l’identification inconsciente à la victime dépendante d’un état providence et sauveur et nous met individuellement face à la nécessité de maturation et de réappropriation de notre souveraineté et de notre responsabilité individuelle et collective.

Cette souveraineté se conjugue sur les plans collectif (la patrie), physique (la santé), émotionnel (la famille), mental (les valeurs) et spirituel (la religion et le sacré).

Honorer Proserpine c’est réinvestir le sens de la souveraineté et cette mutation commence individuellement.

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