Doctrine
Article paru dans Cahiers de Biothérapie, N° 269, 2020.
Résumé :
L’analyse constitutionnelle, technique développée par l’auteur pour optimiser la recherche du remède constitutionnel, se base sur la meta-communication corporelle profonde. Chaque patient/remède présente un type de communication corporelle profonde spécifique, dont le décodage permet un accès au simillimum très rapidement. Il s’agit d’une trame de fond que nous percevons habituellement mais de façon non consciente sur laquelle viennent se greffer les symptômes classiques issus de la communication verbale ou corporelle superficielle.
En matière de communication il est courant de distinguer la communication verbale de la communication non verbale.
Les trois niveaux de communication
Le premier niveau de la communication concerne le contenu verbal ; il est essentiellement basé sur la signification des mots. Le second représente ce qu’il est convenu d’appeler la communication non verbale, c’est-à-dire, l’ensemble des macro et micro-comportements qui accompagne le contenu verbal et qui repose essentiellement sur le langage du corps, comme l’expression du visage, l’intonation de la voix, le mouvement des mains, mais aussi la coloration du visage, les clignements d’yeux, la position du corps, etc…Ce niveau est un niveau superficiel de langage du corps, car il correspond aux états d’âme, aux émotions qui accompagne notre communication instant après instant. Il peut être comparé aux vagues formées à la surface de l’océan. La plupart des personnes sont inconscientes de ce niveau de communication.
La méta communication corporelle profonde
Dans notre travail, nous distinguons un troisième niveau de langage du corps qui concerne la structure tempéramentale et peut être comparé à l’océan lui-même (par opposition aux vagues). La structure tempéramentale est la base structurelle qui conditionne les mouvements émotionnels de surface.
Le modèle anthropologique homéopathique considère que c’est l’énergie vitale qui maintient l’organisme en équilibre. L’énergie vitale selon Hahnemann possède deux forces.
La force de génération
La tendance au déséquilibre est possible du fait de la capacité qu’à la force vitale d’entrer en résonance avec des processus pathogènes (exogènes ou endogènes) et de produire des symptômes. C’est en allemand “Erzeugungskraft” (Organon §21) : force de génération ou production. Cela signifie que l’énergie du processus pathogène entre en résonance avec l’énergie vitale et génère un désaccord de cette énergie vitale. C’est la capacité de l’énergie vitale à recevoir une autre énergie et de donner naissance à un processus pathogène. Une fois ce processus pathogène initié, il va se développer et s’accroitre sans tendance naturelle à la guérison.
La désorganisation globale – qui affecte d’emblée la globalité du système – se traduit par des symptômes périphériques somatiques ou psychiques. Un symptôme ou maladie localisé dans un organe n’est pas une entité isolée du reste de l’organisme mais la manifestation localisée du déséquilibre global.
Dans le corps humain, les homéopathes ont démontré que la désorganisation évolue de bas en haut (de la tête vers les pieds), de l’extérieur vers l’intérieur (de la peau vers les organes internes), des organes superficiels vers les organes profonds (par exemple des articulations vers le cœur ou le cerveau) et d’un état émotionnel superficiel vers une névrose ou une psychose (Loi de Hering).
La force de conservation
Face à ce déséquilibre généré, la force vitale à la capacité de réaction, de façon à maintenir l’homéostasie, c’est en allemand “erhaltungskraft” qui signifie force de conservation ou préservation. Cette seconde qualité est la capacité à s’opposer à l’action primaire déséquilibrante. Cette réponse secondaire opposée en direction et en intensité à l’action primaire est la capacité d’auto-préservation de la force vitale. Hahnemann en parle au § 63 : “Chaque force qui agit sur la vie, chaque médicament, modifie la force vitale plus ou moins et apporte à la santé certaines modifications de durée plus ou moins grande. Nous appelons cette effet l’action primaire. Bien que cet effet soit produit par la force médicinale et vitale, il appartient néanmoins davantage au domaine médicinal. Notre force vitale s’efforce de s’opposer à cette action primaire. Ainsi sa réaction d’auto-préservation – erhaltungskraft -est une activité automatique de contre-réaction que l’on appelle réponse secondaire.”
Cependant si cette force d’opposition est capable de maintenir l’homéostasie dans les circonstances habituelles de la vie, la genèse d’une maladie chronique dans l’énergie vitale de l’individu ne peut pas être surmontée par cette force et nécessite l’intervention d’une force médicinale semblable qui va venir par résonance neutraliser la maladie naturelle.
Le phénotype est la somme des traits physiques et psychiques observables sur un individu. La médecine traditionnelle ayurvédique classe l’ensemble des phénotypes humains en trois grands taxons (catégories): Vent, Bile et Phlegme. Chacun de ces taxons phénotypiques présente des faiblesses physiologiques. L’ensemble des remèdes homéopathiques peut se classer suivant ces trois grandes catégories. Par exemple (selon notre recherche clinique) Sulfur est Vent prédominant, Lachesis Phlegme prédominant et Iodum Bile prédominant. Devant un patient il va falloir déterminer quel est son appartenance (Vent, Bile, Phlegme), ce qui orientera la thérapeutique vers un remède appartenant à cette constitution. Ceci s’appelle la similitude constitutionnelle.
Le remède homéopathique le plus semblable à la constitution, le simillimum, va permettre une meilleure régulation de l’expression des gènes pour modifier le phénotype et améliorer la santé.
Chaque médicament homéopathique représente un phénotype spécifique. Il est possible de dire que telle personne est de phénotype Sulfur (les anciens homéopathes disaient de “constitution” Sulfur). La similitude constitutionnelle peut donc se nommer aussi “similitude phénotypique”.
Ce site est dédié au traitement homéopathique des maladies chroniques et l’application d’un nouveau niveau de similitude en homéopathie, la similitude constitutionnelle.
Nous connaissons déjà la similitude locale qui s’applique à la gestion des maladies aiguës et la palliation des maladies chroniques incurables et la similitude globale.
La similitude globale s’applique aussi bien aux maladies chroniques constitutionnelles qu’aux maladies chroniques infectieuses, deux types de maladies qu’Hahnemann distinguait dans son traité sur les maladies chroniques.
La similitude constitutionnelle est une spécialisation de la similitude globale appliquée aux maladies constitutionnelles. Elle est basée sur l’utilisation d’un nouvel outil, le modèle de typologie intégrative qui permet: de poser un diagnostic de constitution, de classer les remèdes homéopathiques suivant la constitution et d’appliquer la similitude c’est-à-dire, dans un cas de maladie chronique constitutionnelle (psorique) de donner un remède qui appartient à la constitution du malade.
Ce site qui présente les fondements théoriques et les applications pratiques de ce travail est essentiellement destiné aux homéopathes mais représente une bonne source d’information pour les patients motivés.
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