This post is also available in :
Dans les médecines traditionnelles, la connaissance du type de constitution va permettre d’individualiser une thérapeutique adaptée qu’elle soit nutritionnelle, psychologique, médicamenteuse ou énergétique. Cette individualisation est inhérente à ces médecines, et aucun praticien traditionnel ne pourrait envisager de déterminer une thérapeutique sans l’examen et le diagnostic préalable de la constitution.
C’est pourtant ce qui se passe peu ou prou en homéopathie. Les homéopathes se basent sur la loi de similitude entre les symptômes du malade et ceux de la matière médicale selon un niveau de similitude local ou global, mais la constitution n’intervient quasiment pas. Je dis quasiment car certains homéopathes (principalement en France) utilisent parfois certaines classifications comme celles de Léon Vannier ou de Henri Bernard (Carbonique, Fluorique, Phosphorique).
Mais dans l’ensemble, en homéopathie, le diagnostic constitutionnel comme méthode principale de travail n’existe pas de façon élaborée avec une méthodologie fiable, reproductible et permettant de travailler avec l’ensemble des remèdes de la matière médicale homéopathique.
Devant un cas de psore (constitutionnelle), la méthode proposée par Hahnemann est essentiellement basée sur une similitude globale (dite de niveau 2). Cependant notre materia medica comporte près de 4000 remèdes et trouver le simillimum constitutionnel s’avère rapidement une tâche très ardue et s’avère tout simplement impossible. Pierre Schmidt se plaisait à dire que la majorité des homéopathes travaillent avec 100 remèdes maximum. Les homéopathes contemporains ont commencé à remédier à cette difficulté en travaillant sur la structure de la matière médicale. Tout d’abord en donnant des critères permettant de différencier les malades constitutionnellement affectés par le règne minéral, végétal ou animal, puis en donnant des caractéristiques propres aux familles taxonomiques. Nous citerons comme exemple le travail de Jan Schölten sur le tableau périodique des éléments ou son nouveau travail sur la taxonomie végétale. Rajan Sankaran a également sa classification basée sur sa propre compréhension des miasmes.
Il faut cependant noter qu’il y a beaucoup de confusion sur ce que signifie le mot miasme. La plupart des homéopathes contemporains entendent le mot miasme au sens de problématique existentielle alors que, notre pratique du Lyme nous l’a confirmé, Hahnemann l’entendait au vrai sens infectieux du terme, sauf pour la psore. Cela met donc une certaine confusion dans la profession. Ce que Sankaran entend par ses “miasmes” correspond à des problématiques existentielles, qui selon notre compréhension sont des caractérisations de la psore primaire.
Je renvois le lecteur à notre chapitre sur les miasmes infectieux.
Notre approche veut apporter à l’homéopathie un modèle permettant de travailler avec la constitution de façon fiable.
C’est ici que nous introduisons un troisième niveau de similitude, la similitude constitutionnelle.
Pour l’application de cette nouvelle et plus profonde forme de similitude, il va nous falloir préciser comment classer les constitutions, comment classer les remèdes en fonction de ces constitutions, et comment poser un diagnostic de constitution.
- Pour classer les constitutions nous avons développé un nouvel outil, le modèle de typologie intégrative (MTI),
- Pour poser un diagnostic de constitution nous avons développé une méthode de diagnostic constitutionnel, adaptée à notre pratique moderne, le décodage psycho énergétique qui permet de diagnostiquer la constitution du patient en utilisant deux outils principaux, le diagnostic énergétique traditionnel et le diagnostic psychologique aidé par un questionnaire validé.
- Pour obtenir une classification scientifique des remèdes homéopathiques en fonction des différents types de constitutions nous avons adopté une méthodologie “a posteriori” que nous allons décrire.
Similitude psorique ou constitutionnelle
La similitude constitutionnelle s’applique exclusivement aux maladies psoriques ou constitutionnelles. “Dans les maladies chroniques [psoriques] … il faudra tenir compte : de la constitution physique du malade, de son caractère moral et intellectuel, …” Organon § 5.
Pour cela nous devons exclure ce qui n’est pas psorique.
- Les maladies chroniques iatrogéniques (Organon, §74),
- Les maladies chroniques circonstancielles causées par le stress, le climat, le tabagisme, l’alcoolisme, les drogues, les fautes diététiques, hygiéniques, le manque d’exercice, l’intoxication par les métaux lourds, la pollution, etc… (Organon, §77),
- Les maladies chroniques infectieuses, syphilis, condylome, tuberculose, …
Voici deux extraits de l’Organon montrant à quel point Hahnemann insiste sur la caractérisation “non vénérienne” (que l’on peut entendre au sens plus large de non infectieuse) de la maladie chronique constitutionnelle.
“Dans les maladies chroniques non vénériennes, celles qui par conséquent proviennent le plus habituellement de la psore, on a souvent besoin, pour guérir, de plusieurs remèdes antipsoriques“. § Organon 171
“Dans les maladies chroniques localisées dont on est sûr qu’elles ne sont pas vénériennes, la pratique enseigne incontestablement que le traitement antipsorique interne occupe la place prépondérante“. Organon § 195
Ayant donc exclu les maladies circonstancielles, iatrogéniques et infectieuses chroniques, nous nous trouvons devant le vaste champ des maladies constitutionnelles chroniques qu’Hahnemann appelle maladies psoriques.
Si l’on peut catégoriser une personne par un code énergétique constitutionnel ainsi que nous l’avons vu, il est logiquement possible de catégoriser de la même façon une substance naturelle. Ainsi selon nos observation le Soufre (Sulfur) présente un code énergétique dominé par le Vent et plus particulièrement un excès de Vent (le type 7). Un autre paramètre énergétique est venu s’ajouter aux trois humeurs décrites par Galien et l’Ayurvéda, celui des trois règnes minéral, végétal et animal. Ainsi à la manière d’une abscisse et d’une ordonnée le code énergétique d’un individu se verra attribué une humeur dominante et un règne dominant.
Sur ce schéma, vous pouvez observer le code de Sulfur qui est sur la ligne des Ordonnées (humeur) Vent et sur la ligne des Abscisses Minéral (règne). Ainsi le code énergétique constitutionnel de Sulfur est Vent/Minéral qui devra s’appliquer en vertu de la similitude constitutionnelle à un individu qui sera Vent/minéral.
Nos observations conduites sur des milliers de cas cliniques a permis de confirmer notre hypothèse de départ :
Chaque patient peut être caractérisé par une double entrée : humeur/règne de la même façon que chaque substance naturelle.
Ainsi pour qu’un remède homéopathique puisse déraciner la psore primaire et équilibrer le Pneuma (énergie vitale), le remède (simillimum) doit être semblable en termes d’humeur et de règne au déséquilibre du malade. Cela s’appelle la similitude constitutionnelle.
Autrement dit même si deux remèdes ont des symptômes superficiels semblables, les symptômes profonds doivent s’adapter à l’énergie de la constitution pour que cela puisse avoir un effet thérapeutique profond et durable.
Il s’agira donc devant un patient, de déterminer d’abord son type de constitution avec le plus de précision possible (son humeur et son règne), et ensuite de chercher parmi les remèdes adaptés à sa constitution, le remède le plus semblable.
Cela permet de façon relativement aisée, de travailler avec un nombre beaucoup plus important de remèdes à condition de maîtriser la connaissance du diagnostic constitutionnel.